07 Sep Retour au bureau, quand votre cœur balance…

À la suite du confinement et de longs mois de télétravail, les entreprises font face à un nouveau phénomène : le stress des salariés quant à leur retour au bureau. Durant un an et demi, la consigne était claire : restez chez vous ! Pour vous protéger et pour sauver des vies. Et ce monde « covidé », certains s’y sont vraiment faits ! Mais soudain, l’annonce des RH est tombée : « Retour au bureau obligatoire à la rentrée ». Et depuis, l’angoisse monte. Gain de temps dans les trajets, prise d’habitudes, meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie de famille, meilleure concentration, productivité accrue, moins de stress… les raisons évoquées pour cette « peur » sont multiples. Et pourtant, si cela vous faisait du bien de retourner au bureau ?

D’après une enquête menée cet été par Malakoff Humanis, 41 % des salariés en télétravail ont vécu une dégradation du lien social durant la crise sanitaire. Et 45 % d’entre eux notent un manque d’échanges avec leurs collègues, favorisant les dépressions. Malgré tout, 60 % des salariés appréhendent leur retour au bureau. Une réaction qui renvoie au syndrome de la cabane. Le syndrome de la cabane correspond à la peur de sortir de son lieu d’enfermement. Dans le contexte d’épidémie du Covid-19, ce syndrome fait concrètement écho à la peur de se déconfiner et de se confronter au monde extérieur. Petit à petit, nous nous libérons de l’emprise du confinement, mais cela ne se fait pas de manière sereine pour tout le monde. Plusieurs raisons expliquent ce phénomène.

• La peur sanitaire : bien entendu, la peur du coronavirus joue un rôle important dans ces difficultés. Le danger n’a certainement pas disparu et il est plus que compréhensible que l’inquiétude continue à peser, même en cas de vaccination. Cette crainte d’être exposé au virus, de tomber malade ou de contaminer un proche semble l’une des principales sources de stress pour les salariés censés reprendre le chemin de leur bureau. Par ailleurs, l’application des mesures sanitaires est la première raison évoquée pour expliquer le stress du retour au bureau (34 %). Bien qu’il soit indispensable pour se protéger, le masque peut en effet incommoder et constituer un véritable obstacle aux interactions entre collègues. Surtout, il rappelle sans cesse l’épidémie de coronavirus et cette peur de la contagion.

• Les changements d’organisation : durant le confinement, les salariés se sont adaptés à une nouvelle organisation du travail, ont pris un nouveau rythme et de nouvelles habitudes de vie. Le retour au bureau peut donc être perçu comme élément perturbateur de cette nouvelle « routine ». Nous nous sommes adaptés aux mesures Covid et il n’est pas facile de renverser la vapeur rapidement. Nous ne sommes plus habitués à faire face à de nombreux stimuli sociaux, comme les discussions entre collègues et entre amis. Si l’homme a une capacité à s’adapter, on lui demande maintenant de faire marche arrière et donc de se réadapter. Les personnes qui n’ont pas envie d’un retour en présentiel auront besoin de temps pour réapprivoiser le travail.

Heureusement, pour la plupart, ce problème est de courte durée et le retour à une vie « normale » est rapide.

Si retourner au travail nous faisait du bien ?

Malgré les peurs ou les appréhensions, le retour au bureau demeure un événement positivement perçu par les salariés. En effet, s’il est largement prouvé que le télétravail ponctuel est apprécié par les travailleurs et améliore leur bien-être au travail, le télétravail de longue durée n’est pas forcément bon pour le moral. Voici quelques bonnes raisons de retourner au bureau le cœur léger :

• Retrouvez vos collègues: au bout d’un an et demi, la solitude vous pèse et vos collègues vous manquent. Retourner au bureau, c’est l’occasion de revoir vos collègues autrement que par écran interposé, de discuter à la machine à café, de manger ensemble à midi… bref, de retrouver davantage d’interactions sociales indispensables au bien-être. L’homme est par nature un être social qui n’est pas fait pour être seul. Il a besoin de contacts, d’encouragement, de distractions… pour se sentir bien.
• Distinguer vie privée et vie professionnelle: lorsqu’on travaille depuis la maison, il est parfois difficile de se mettre des limites. La tentation est grande de vérifier ses e-mails ou de terminer un dossier alors que c’est déjà l’heure du souper. Lorsque l’on va et que l’on rentre du travail, il est plus facile de séparer son temps de travail de son temps privé et de faire une vraie coupure.
• Une meilleure ergonomie: tout le monde n’a pas la chance d’avoir chez soi un espace dédié au travail, le matériel nécessaire et pouvoir travailler au calme. Peut-être avez-vous passé les derniers mois à travailler sur un coin de table dans la salle à manger ou la cuisine, en utilisant un petit ordinateur portable. Or, à long terme, un portable placé trop bas, un écran trop petit, une mauvaise chaise… peuvent créer des problèmes musculosquelettiques et engendrer des douleurs (au dos, au cou, aux épaules, aux poignets, etc.). Au bureau, vous pourrez bénéficier de meilleures conditions de travail, d’une chaise ergonomique, d’un plus grand écran, etc.
• Fini les réunions virtuelles qui font mal à la tête, donnent mal aux yeux et fatiguent plus que de raison. Lisez notre précédent article à ce sujet !
• Plus de productivité: l’isolement engendre chez beaucoup de travailleurs une perte réelle de motivation. Changer de cadre est aussi important pour rester alerte, dynamique et motivé. D’après une étude menée par l’Institut d’études économiques et sociales de l’UCLouvain, au-delà de deux jours par semaine ou de 50 % du temps de travail, le télétravail réduit la productivité.
• Réévaluer votre charge de travail: à distance, il n’est pas non plus toujours facile pour votre responsable de mesurer réellement votre charge de travail. Et que vous en ayez trop ou trop peu, les deux situations sont difficiles. En présentiel, où l’on se croise dans les couloirs, où l’on partage le même bureau ou le même paysager, la charge de travail et la pression sur les travailleurs sont plus visibles.

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