Comment prévenir l’épuisement dû au Covid-19, en particulier au sein des équipes soignantes ?

Nous sommes tous, depuis plus d’un an, affectés par la crise du Covid-19. Activité professionnelle à l’arrêt (ou au contraire en forte hausse), diminution des revenus, isolement, télétravail structurel imposé, perte de repères, sédentarité… cette crise, et surtout le fait qu’elle perdure depuis si longtemps, a un impact direct sur notre bien-être physique, mais aussi mental. Le personnel soignant est particulièrement sous pression. Aujourd’hui, mettre en place des mesures préventives d’épuisement émotionnel, mental et physique des collaborateurs et diminuer les symptômes de stress générés est urgent !

Le Conseil Supérieur de la Santé (CSS) tire la sonnette d’alarme

Récemment,  le CSS a publié une note sur la prise en charge psychosociale pendant la pandémie. Cette note réalisée par des experts de la santé publique, des psychologues et psychiatres de l’ensemble des universités du pays regroupe les conclusions de plusieurs études menées notamment dans le secteur des soins de santé.

En résumé :

  • La pandémie a un impact négatif sur le bien-être et la santé mentale de l’ensemble de la population. Ces effets se traduisent par un nombre nettement plus élevé de plaintes liées au stress, à l’anxiété, aux sentiments dépressifs. Pour la majorité de la population, ces plaintes se normaliseront avec le temps, mais elles peuvent se transformer en plaintes psychopathologiques nécessitant une aide professionnelle.
  • La durée de la pandémie exige une résilience et une adaptabilité forte. Plus l’individu est confronté à l’impact et aux conséquences de la crise, plus le risque de réactions aiguës au stress et de conséquences à long terme est élevé.
  • L’impact de la pandémie sur la santé mentale induit notamment des comportements alarmants: consommation d’alcool, agressions, violences domestiques et intergénérationnelles.

 

Quelles sont les personnes les plus à risques ?

Des groupes cibles à risques spécifiques sont identifiés, selon 3 types de facteurs :

  • Facteurs de prédisposition: âge, sexe féminin, statut socio-économique faible, problème psychologique existant.
  • Facteurs déclenchants: peur de la pandémie, peur de la contagion (pour soi et pour d’autres), quarantaine.
  • Facteurs d’entretien: durée du confinement, facteurs personnels (autonomie), soutien social et financier, confiance dans les informations reçues, attention aux médias…

 

Les facteurs de risques sont cumulatifs et multiplicateurs sur le risque de développer des problèmes mentaux. La solitude et l’isolement sont des facteurs de risque aggravants.

Le personnel soignant particulièrement touché

Les professionnels de la santé sont directement confrontés au Covid-19. Cela entraîne des dommages qui dépassent la tolérance psychologique et émotionnelle normale et conduisent au stress, à de l’anxiété et aux tendances dépressives. Le risque le plus élevé d’impact négatif se situe parmi ceux qui ont le contact le plus direct avec les patients, les travailleurs moins expérimentés et les femmes.

Un risque élevé d’épuisement est également identifié, en particulier au sein du personnel soignant des structures hospitalières. Les scores de risque les plus élevés se situent dans le groupe des 30-49 ans, chez les femmes et les infirmières. Certains étaient déjà fortement sous pression avant la pandémie et la surcharge de travail à laquelle ils sont confrontés ne fait qu’aggraver une situation déjà à risques.

Des séquences temporelles ont été observées : la peur et l’anxiété en avril, la culpabilité et la honte en cas de transmission du virus en mai. En octobre des symptômes à plus long cours (fatigue, problèmes de sommeil)  sont apparus. La colère liée à un manque de reconnaissance pour le travail effectué depuis des années est fortement présente également.

Quelles solutions mettre en place ?

Le CSS considère que les professionnels de la santé doivent être aidés activement. L’objectif des interventions est de réduire les symptômes de stress, les troubles de stress aigu et le risque de stress post-traumatique. Le traitement des expériences traumatisantes doit être effectué par des professionnels de la santé compétents. Une attention particulière doit être accordée aux expériences de perte traumatisante.

Concrètement :

  • Il faut se concentrer sur le renforcement général de la résilience, de l’autonomie et des styles d’adaptation des personnes. Ces élément sont le premier tampon dans la prévention des plaintes psychopathologiques et peuvent préserver le bien-être.
  • Il faut avoir une attitude de contact proactive et ne pas s’en tenir à l’attentisme. Le soutien, le respect, l’attention et la reconnaissance constituent des effets protecteurs.
  • Promouvoir les ressources personnelles et collectives des personnes (un mode de vie sain, des attitudes mentales positives, un équilibre vie privée / professionnelle, des loisirs et sports, une sécurité financière, des contacts sociaux…) est primordial.
  • Au niveau institutionnel, on retrouve les contacts sociaux et les connexions avec les collègues, le sentiment d’utilité, un management ouvert et flexible, une pratique de partage de connaissances.
  • Lors d’interventions collectives, il est recommandé d’inciter la stimulation des personnes concernées.

 

Des conséquences à long terme

Les conséquences sur la santé mentale risquent de se ressentir pendant plusieurs années. Les effets psychosociaux ne sont pas encore tous visibles et ces troubles auront une durée de vie plus longue que le coronavirus. Pour l’ensemble de la population, le CSS recommande vivement de reconnaître l’importance de la santé mentale.

Si vous sentez que votre santé mentale vacille, n’hésitez pas à demander de l’aide. Celle-ci peut vous être apportée sur votre lieu de travail par un conseiller en prévention, une personne de confiance, votre responsable hiérarchique, le médecin du travail, etc. Si vous préférez garder cela dans votre sphère privée, vous pouvez vous adresser à votre médecin généraliste, qui vous réorientera, le cas échéant, vers des spécialistes.

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