La reconnaissance, un vrai besoin ?

Nous sommes tous assoiffés de reconnaissance. Et c’est normal ! La reconnaissance joue un rôle fondamental dans notre équilibre. C’est elle qui nous confirme notre valeur, notre appartenance et notre intégration, et qui solidifie notre estime de nous puis la confiance en soi. Au travail comme dans notre vie privée, le besoin d’être reconnu est légitime. Pourquoi ? Par qui ? Comment ? Les explications de Stéphanie van de Perre, fondatrice de Growing Attitude et coach spécialisée en bien-être au travail.

Qu’est-ce que la reconnaissance ?

 

Avant même de s’appliquer au monde du travail, la reconnaissance est d’abord un besoin humain fondamental, qui apparaît dès l’enfance et qui joue un rôle central dans la construction de notre identité. L’enfant, entre 3 et 6 ans, prend conscience qu’il évolue dans un environnement avec d’autres : il veut plaire, appartenir à un groupe, à une tribu, s’habiller comme ses camarades ou avoir de bons points. Le phénomène se reproduit ensuite dans le monde professionnel. Nous sommes nombreux à nous identifier dans ou par le travail. La reconnaissance par l’autre devient alors un enjeu central.  «La reconnaissance n’est pas seulement quelque chose qui nous fait du bien comme ça de temps en temps. Le message que nous percevons, lorsque nous recevons des signes de reconnaissance, c’est que nous existons, que nous sommes dignes d’intérêt et que nous faisons partie d’un groupe», commente Stéphanie van de Perre.

La reconnaissance peut être positive comme négative. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, reconnaître un employé, c’est aussi lui dire ce qui ne va pas. Un travailleur préfère recevoir un feedback négatif que ne rien recevoir. Attention, toutefois, un collaborateur qui ne reçoit que de la reconnaissance négative va finir par ne plus réellement intégrer les messages qui lui sont adressés, considérant que « de toute façon, ce n’est jamais assez bien ».

 

La reconnaissance au travail

 

Au travail aussi, nous avons besoin de reconnaissance. « La reconnaissance est devenue une demande quasi unanime chez les salariés et une composante essentielle de la vie au travail », explique Stéphanie van de Perre. « Elle touche toutes les organisations, privées ou publiques, et toutes les professions, du bas en haut de la hiérarchie. Elle prend la forme de revendications de salaire, de statut, mais aussi d’une demande plus générale et plus diffuse qui porte sur la personne elle-même, le respect et la dignité que chacun estime lui être dus. » La reconnaissance professionnelle nous offre une appartenance à un groupe, nous permet de valoriser notre singularité, et nous aide à donner du sens à nos activités.

La reconnaissance se décline à travers quatre dimensions principales :

  1. Reconnaître la personne : il s’agit de s’intéresser aux personnes en tant qu’êtres singuliers. Au travail, la reconnaissance porte donc sur l’individu et non sur l’employé (Sophie, et non « la responsable marketing » ou Hugo, et non « le comptable »). Cette forme de reconnaissance s’exprime en saluant ses collègues le matin, en consultant ses salariés avant de prendre une décision qui les concerne, en les tenant au courant de l’évolution de l’entreprise,…
  2. Reconnaître les résultats : la reconnaissance des résultats porte principalement sur le travail final et est considérée comme une récompense. Les modes de reconnaissance sont plus concrets et plus directs (l’intéressement aux bénéfices, la commission, la prime) ou bien plus symboliques (un courrier personnalisé envoyé pour souligner que l’objectif a été atteint, un « pot » après la fin d’un projet).
  3. Reconnaître l’effort : les résultats ne sont pas forcément proportionnels aux efforts fournis. Dans un contexte économique difficile, les travailleurs redoublent parfois d’efforts sans résultat. Il est donc aussi important de reconnaître l’effort, l’engagement et les risques encourus. Cela peut se traduire, par exemple, par des remerciements pour les efforts accomplis, par des responsabilités plus grandes ou encore par la possibilité de déléguer.
  4. Reconnaître les compétences: enfin, on s’intéresse aussi à la manière d’exécuter le travail, aux responsabilités individuelles, au souci porté à autrui, etc. La qualité de la relation est mise en avant. Cela suppose de souligner la qualité d’un travail bien fait, mais aussi de valoriser les dimensions cachées du travail comme la créativité, l’innovation ou l’autonomie.

 

Un désir légitime d’estime sociale

 

« Avoir envie et besoin de reconnaissance au travail n’a rien à voir avec la vanité. De nos jours, une grande partie des travailleurs fabriquent des choses immatérielles et donc difficiles à évaluer. Peu de personnes ont encore la satisfaction d’accomplir une tâche du début à la fin, de comprendre et de voir le résultat final de leurs efforts », déclare Stéphanie van de Perre.

Résultat : nous disposons moins que jamais aujourd’hui de moyens objectifs pour nous estimer. Nous sommes perdus dans le flou d’activités de plus en plus abstraites, découpées et parcellisées. Nous dépendons alors beaucoup plus du regard des autres. Que pensent-ils de notre prestation ? Comment nous ont-ils trouvés ? Reconnaissent-ils notre travail ? « En l’absence d’autre indicateur, obtenir la reconnaissance de ses pairs devient un véritable besoin. »

 

 

La nécessité de reconnaître le travail de ses salariés

 

Lorsqu’on aborde la qualité de vie au travail, on parle souvent du besoin de reconnaissance des salariés. Pour Stéphanie van de Perre, cet aspect est toutefois malheureusement encore trop peu pris en compte au sein des entreprises : « En tant que dirigeant ou chef de service, il est facile d’imaginer qu’un salarié est là pour travailler et gagner sa vie. Il est donc normal et juste de ne pas le remercier pour le travail qu’il réalise puisqu’il est payé pour cela. » 

Et c’est là que le bât blesse… Qui en effet n’a jamais souhaité être reconnu et apprécié pour ce qu’il est, pour ce qu’il fait, pour ses résultats ?  Stéphanie van de Perre poursuit : « La reconnaissance au travail, en agissant comme levier à la motivation, contribue directement à la satisfaction des besoins psychologiques du travailleur qui, en retour, contribue à son bien-être psychologique. C’est donc l’une des clés d’une bonne qualité de vie au travail. »

Par ailleurs, nous sommes tous différents dans notre besoin de reconnaissance. Certaines personnes ont besoin de beaucoup de reconnaissance, d’autres moins. Certains vont chercher des signes sur leur apparence, d’autres sur leurs compétences ou leur gentillesse ; certains, encore, sur qui ils sont en tant que personne, et d’autres sur ce qu’ils font. « Pour être bien au travail, il est donc intéressant de prendre conscience de notre besoin de reconnaissance, et de connaître les marques qui nous sont utiles », conclut Stéphanie van de Perre.

 

À suivre…

 

Quel est le lien entre la reconnaissance et l’engagement ? Des travailleurs reconnus sont-ils plus performants ? Comment donner des signes de reconnaissance à vos équipes ? Growing Attitude vous donne rendez-vous la semaine prochaine sur son blog pour en savoir plus.

 

Besoin d’aide ? Growing Attitude vous accompagne

 

Vous êtes chef d’entreprise, responsable RH, chef de service… et vous souhaitez travailler sur la reconnaissance pour booster vos équipes et améliorer leur qualité de vie au travail ? Les experts en bien-être au travail de Growing Attitude vous proposent des solutions sur mesure.

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Ensemble, construisons un monde du travail bienveillant !